La recherche prépare notre avenir et conditionne la compétitivité à long terme des entreprises wallonnes. La légitimité de son financement est donc incontestable et constitue une des priorités que s’est assigné le Gouvernement.

Le budget 2005 témoigne déjà de la prise en compte de cette priorité puisque, entre 2004 et 2005, les crédits de R&D augmentent de 9,87% en moyens d’action et 11,09% en moyen de paiement. Si l’on ajoute le Fonds d’aide et d’intervention de la Région wallonne pour la recherche et les technologies, l’ensemble de la division organique « Technologie et Recherche » progresse, entre 2004 et 2005, de 14,24% en moyens d’action et de 15,98% en moyens de paiement.

En particulier, deux postes budgétaires progressent de manière substantielle :  On ne peut que saluer l’intensification des efforts en faveur du FRIA à concurrence de 1,0 millions d’euros. L’augmentation de ces crédits consacre l’accord de coopération du 22/06/2000 portant sur le financement des politiques croisées. Cette nouvelle législature voit donc un maintien et un renforcement de ces politiques croisées et correspond à une demande exprimée par le secteur universitaire.  Les avances récupérables à des entreprises pour le financement de projets de recherche appliquée progressent de 12,5 millions en MA, soit une augmentation de 30%.

En matière de promotion, diffusion et valorisation, les crédits de recherche se maintiennent dans le cadre d’une politique de continuité. Ce programme, créé en 2000 à l’initiative du Ministre Kubla a permis de mettre en oeuvre une valorisation de la recherche. C’est une bonne chose de poursuivre dans la continuité la politique entamée.

Aussi, le groupe cdH se félicite de ces évolutions qui concrétisent la volonté du Gouvernement d’intensifier les efforts en matière de recherche et d’innovation. Toutefois, Madame la Ministre, nous restons attentifs sur la nécessité de poursuivre l’effort sur l’ensemble de la législature. Ce n’est en effet qu’à ce prix que nous pourrons atteindre l’objectif assigné des 3% du PIB. Il est donc indispensable que la Région wallonne poursuive et amplifie son effort budgétaire en faveur de la recherche.

A cet égard, soulignons que ce n’est qu’une action combinée des différents niveaux de pouvoir qui permettra d’atteindre l’objectif fixé des 3%. Or, nous le savons, la contribution financière de la Communauté française à l’effort de recherche est en quasi stagnation depuis plusieurs années. Une action combinée de la Région wallonne et de la Communauté française est donc nécessaire. Aussi, la transversalité de vos compétences est, plus que jamais, un atout essentiel qu’il convient d’exploiter.

Or, en Communauté française, globalement la division organique Recherche ne progresse, au budget 2005, que de 2,11%. C’est peu comparé à la croissance observée en Région wallonne. En 2005, c’est en effet globalement un effort supplémentaire de 2,0 millions d’euros en Communauté française et de 17,0 millions d’euros en Région wallonne si l’on inclut les 5,0 millions d’euros en faveur des spin-off inscrits au budget du Ministre de l’économie .

On sent donc nettement dans l’attribution des crédits de recherche une orientation marquée en faveur des entreprises. Nous attirons donc votre attention sur la nécessité de ne pas délaisser la recherche fondamentale au profit de la recherche appliquée. Les deux secteurs doivent évoluer en harmonie.

Eu égard à la volonté de transversalité voulue par la DPR et le Contrat d’avenir renouvelé et dans la perspective de faire de la recherche une priorité au cours de cette législature, il convient de faire progresser de concert, tant en Région wallonne qu’en Communauté française, les crédits de recherche. Il ne faudrait pas donner d’un côté pour retrancher de l’autre tant il est vrai que la recherche appliquée et la recherche fondamentale sont nécessaires et complémentaires.