M. le Député Carlo Di Antonio (cdH).

Madame la Présidente, Monsieur le Ministre-Président, chers collègues, il y a quelques jours, le Président palestinien réitérait une demande de reconnaissance de l'État palestinien. Il devrait être discuté ce vendredi aux Nations unies. Si ce point vient effectivement à l'ordre du jour — il y a beaucoup de pressions pour qu'il ne le soit pas -, notre pays devra effectivement se positionner et voter lors de cette séance.

Nous nous étions déjà positionnés : tout d'abord le Sénat, le 14 juillet dernier, a voté une résolution demandant au Gouvernement fédéral d'aller dans le sens d'une reconnaissance de l'État palestinien, et cela dans les limites des frontières de 1967 et conformément d'ailleurs à une résolution des Nations unies. Nous-mêmes, au Parlement Wallonie-Bruxelles, avons voté le même type de résolution le 19 juillet dernier.

Toujours est-il que notre Gouvernement fédéral n'a toujours pas exprimé de position claire et forte. Des parlementaires fédéraux ont d'ailleurs repris la main puisque s'est réunie la semaine dernière, vendredi dernier, une réunion des relations internationales du parlement fédéral et du Sénat pour reposer la question aux ministres et essayer d'avoir des éclaircissements par rapport à cela. Manifestement sans grand succès.

Quelles ont été les démarches entreprises par vous, Monsieur le Ministre-Président, depuis le 19 juillet ? Avez-vous un retour du Gouvernement fédéral ? Ne serait-il pas opportun aussi de revenir sur le sujet comme l'ont fait les députés fédéraux à quelques jours du vote et de réitérer notre position ?

Mme la Présidente. La parole est à M. le Ministre-Président Demotte pour sa réponse.

M. Rudy Demotte, Ministre-Président du Gouvernement wallon.

La question de la reconnaissance de l'État palestinien est effectivement aujourd'hui posée. En date du 19 juillet et sur base de la résolution du Sénat mais également du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, j'ai rédigé un courrier qui a été adressé à notre Ministre fédéral des Affaires étrangères, M. Vanackere, et qui reprend en substance ceci :

• je lui demande d’œuvrer pour ce que le Gouvernement fédéral puisse effectivement reconnaître au cas échéant l'État palestinien ;

• je lui demande de se faire notre interprète auprès de l'Union européenne dans le cadre des relations autour de la Méditerranée et que, dans ce dialogue constant Europe-Méditerranée, s'instaure précisément un débat sur la reconnaissance de l'État palestinien mais également en appelant à la reconnaissance mutuelle des deux états, ce qui aide évidemment à la paix.

Un autre élément qui a été mis en exergue, c'est évidemment ce qui va se passer demain — quand je dis « demain », c'est dans les jours qui viennent — à l'assemblée générale de l'Organisation des Nations unies. Il est clair que la demande qui va être formulée posera un certain nombre de problèmes.

Quelle est notre attitude suggérée dans ce courrier ? C'est effectivement de plaider la reconnaissance de l'État palestinien aussi dans le souci de la sécurité de l'État d'Israël auquel nous tenons. Je parle ici de cette double reconnaissance mais également de la sécurité qui en découle. M. Abbas aura l'occasion de défendre son point de vue devant l'assemblée générale de l'ONU. Nous espérons effectivement que la sagesse l'emporte et nous serons immédiatement avisés des chemins qui seront empruntés puisque je serai moi-même à New-York à l'occasion de ces débats.

En ce qui concerne la Belgique, nous avons effectivement de forts espoirs que notre État fédéral reste dans la logique qui a toujours été la sienne d'équidistance mais également de facilitateur de solutions dans le cadre de ce conflit qui a déjà duré depuis trop longtemps et qui ne peut plus se résoudre par la déclaration de M. Balfour : « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre ».

Mme la Présidente. – La parole est à M. Di Antonio.

M. Carlo Di Antonio (cdH).

Je remercie M. le Ministre-Président pour sa réponse, pour les actions aussi entreprises depuis le vote de ces résolutions. Je pense effectivement que plaider la reconnaissance, c'est surtout permettre de relancer les négociations pour qu'on puisse atteindre l'objectif qui est de deux états reconnus et vivant en paix.